Investissement et trading : décrypter les tendances des marchés

Évolution du marché immobilier en 2025

L’année 2025 marque une période charnière pour le marché immobilier, influencée par des tendances économiques, technologiques et sociétales qui redéfinissent les priorités des acheteurs, des investisseurs et des promoteurs. Voici un tour d’horizon des évolutions majeures qui façonnent ce secteur en pleine mutation.

Une demande accrue pour les logements éco-responsables

Face à l’urgence climatique, les acheteurs et investisseurs privilégient de plus en plus les biens immobiliers respectueux de l’environnement. Les certifications énergétiques, telles que Minergie en Suisse, deviennent un critère déterminant lors des transactions. De plus, les nouvelles constructions intègrent des matériaux durables et des systèmes énergétiques innovants, comme les panneaux solaires, les pompes à chaleur et les systèmes de récupération d’eau de pluie. Les rénovations de biens existants jouent également un rôle important dans la transition écologique, notamment grâce à des subventions gouvernementales incitant à améliorer l’efficacité énergétique.

L’impact des taux d’intérêt sur les achats immobiliers

Baisse des taux d'intérêt : impacts pour 2025

La Banque nationale suisse (BNS) a marqué la fin de 2024 par une décision audacieuse : une quatrième baisse consécutive de son taux directeur, cette fois de 0,5 point de pourcentage, pour atteindre 0,5 %.Ce geste, plus marqué que prévu, reflète un contexte d’inflation nettement en recul, avec une prévision d’inflation pour 2025 abaissée à seulement 0,3 %. Cette politique vise à stabiliser l’économie tout en préservant la compétitivité du franc suisse.

Vers un taux à 0,5 % en mars 2025 ?

Selon Arthur Jurus, directeur des investissements chez Oddo BHF Suisse, les marchés anticipent un taux directeur à 0,75 % en décembre 2024, suivi d’une nouvelle baisse à 0,5 % en mars 2025. Ces ajustements auront des répercussions notables, notamment sur les conditions de crédit, qui deviendront plus favorables aux emprunteurs. Les taux hypothécaires, déjà en diminution, devraient poursuivre leur baisse, offrant un soulagement aux propriétaires potentiels.

Les locataires ne sont pas en reste : le taux de référence des baux pourrait passer de 1,75 % à 1,50 %, réduisant ainsi les loyers pour de nombreux ménages. Cette dynamique reflète l’impact direct des décisions monétaires sur les conditions de vie quotidienne.

Des perspectives prudentes pour 2025

Malgré ces ajustements, la BNS adopte une posture prudente. Si de nouvelles baisses de taux ne sont pas explicitement prévues, la banque reste vigilante face à l’incertitude économique. Une intervention future n’est pas exclue, notamment en cas de fluctuations importantes du franc ou de divergences marquées avec la politique monétaire européenne.

En résumé, la politique monétaire suisse pour 2025 s’annonce comme un équilibre délicat entre le soutien à l’économie nationale et la gestion des défis internationaux, tout en offrant des opportunités significatives pour les emprunteurs et les locataires.

La numérisation du secteur immobilier

Les outils numériques continuent de transformer le processus d’achat et de vente. En 2025, les visites virtuelles immersives, les contrats électroniques et les plateformes de gestion en ligne deviennent des standards de l’industrie. Ces technologies réduisent les délais et augmentent la transparence pour toutes les parties impliquées. Les acheteurs peuvent effectuer des simulations financières en temps réel, comparer les offres et suivre l’évolution de leur transaction depuis une interface unique. Cette numérisation facilite également l’accès à l’information pour les primo-accédants ou les investisseurs moins expérimentés.

L’essor du co-living et des espaces partagés

Dans les grandes villes, le coût élevé des logements pousse les jeunes actifs à adopter des solutions alternatives comme le co-living. Ce mode de vie favorise la communauté et l’économie partagée, tout en répondant à des besoins de flexibilité et de convivialité. Les promoteurs immobiliers adaptent leur offre en créant des espaces modernes, dotés de services communs attractifs, comme des salles de sport, des espaces de coworking et des cuisines partagées. Les jeunes familles explorent également des modèles similaires, notamment dans des copropriétés offrant des jardins et des crèches partagés.

L’attractivité des régions périphériques

Avec l’essor du télétravail, les régions périphériques continuent de gagner en popularité. En Suisse, par exemple, les zones alpines et les petites communes proches des grandes agglomérations attirent les familles et les actifs en quête de qualité de vie. Les prix plus attractifs et les efforts pour améliorer les infrastructures locales renforcent cette tendance. Les projets immobiliers incluent des services comme des connexions Internet haut débit, des transports publics efficaces et des équipements de proximité, répondant ainsi aux besoins d’une population diversifiée.

Une réglementation en mutation

Les gouvernements adaptent leurs politiques pour répondre aux enjeux actuels. En Suisse, les restrictions sur les résidences secondaires (à travers la Lex Weber) et les incitations fiscales pour les projets durables influencent directement les décisions des acteurs du marché. Dans l’Union européenne, des directives similaires mettent l’accent sur l’énergie verte et la décarbonisation des logements. Ces mesures visent à orienter les investissements vers des projets écoresponsables tout en stimulant l’économie.

Perspectives pour les investisseurs

Malgré les incertitudes économiques, l’immobilier reste une valeur refuge. Les investisseurs diversifient leurs portefeuilles en s’intéressant à des segments porteurs comme les logements éco-responsables, les résidences pour seniors et les espaces de co-living. Les immeubles de rendement, en particulier dans les zones urbaines dynamiques, demeurent attractifs grâce à une demande locative soutenue. Par ailleurs, les plateformes de crowdfunding immobilier permettent aux particuliers d’investir dans des projets à petite échelle, démocratisant ainsi l’accès à ce secteur.

Conclusion

Le marché immobilier en 2025 reflète une évolution vers plus de durabilité, de numérisation et de flexibilité. Que ce soit pour les particuliers ou les investisseurs, il s’agit de s’adapter à ces nouvelles dynamiques afin de tirer parti des opportunités offertes par ce contexte en transformation. Les professionnels du secteur devront également faire preuve d’innovation et d’écoute pour répondre aux attentes variées d’un public de plus en plus exigeant. L’avenir de l’immobilier s’annonce prometteur, bien qu’empreint de défis à relever pour conjuguer innovation et responsabilité.

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Nicolas Leyvraz

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